Texte de présentation du
catalogue de l'exposition
Kazimierz DZYGA
D’origine polonaise Kazimierz Dzyga est né en Allemagne le 5
janvier 1945. Un an plus tard sa famille s’installe en France
où il grandira. Jeune homme il exerce différentes professions
dont celle de barman dans un grand hôtel parisien de la rive
gauche. L’endroit est fréquenté par de nombreux écrivains et
artistes peintres au summum de leur notoriété, Victor
Vasarely, René Magritte et Georges Mathieu.
Kazimierz Dzyga s’imprègne de ce milieu ce qui l’incite à se
tourner vers la peinture ; un univers qu’il explore en
autodidacte. Touchés par sa sensibilité les artistes qu’il
fréquente lui prodiguent conseils et encouragements. C’est
en 1968 qu’il expose pour la première fois, à Paris, à la
galerie-librairie de Gérard Mourgue. Le succès est immédiat,
Dzyga a du talent, c’est un véritable artiste, il a attiré
l’attention des critiques ce qui constitue un fait
exceptionnel pour une première manifestation.
Depuis il ne cesse de peindre, plus de quarante années d’une
intense production, si prolifique à ses débuts que le bois et
le carton remplaceront souvent les toiles faisant défaut pour
que l’artiste puisse exprimer rapidement ses rêves car Dzyga
est le peintre du réalisme fantastico-onirique.
Au milieu des années soixante-dix sa palette s’assagit et
Dzyga s’éloigne du surréalisme. Il délaisse l’allégorie et
simplifie son travail qui gagne en lisibilité. Sa peinture est
fantastique, son œuvre devient propice à la méditation. Deux
de ces toiles vont dans ce sens A l’écoute du silence
et Le guetteur, toutes deux de 1981, cette même année
où Dzyga triomphe au Grand Palais lors de la septième édition
de la FIAC.
C’est ce moment que l’artiste choisit pour se retirer en
Dordogne où il vit toujours. Loin de la ville, de son
incessant mouvement et des ses bruissements divers il peut
sereinement se consacrer à son art qui ne cesse d’évoluer.
Dzyga s’oriente de plus en plus vers les paysages fantastiques
dans lesquels l’eau, sous toutes ses formes, est omniprésente.
L’être humain s’efface de son travail et la vie, autre que
végétale, n’est plus évoquée que par quelques traces et
lumières artificielles. Parvenu à la maîtrise de son talent,
il règne avec une précision réaliste sur l’imaginaire.
De sa peinture il émane une force attractive sur laquelle
Dzyga ne s’exprime pas, laissant le soin à ses exégètes
d’interpréter son œuvre, d’y porter ou non un jugement.
Inévitablement certains tenteront des rapprochements, lui
attribuant appartenance à telle ou telle école, ce que
l’artiste n’aime pas, considérant qu’il est plus adapté de
parler d’influences et reconnaissant que celle de Bosch est à
certains moment apparue dans son œuvre. Mais l’artiste ne
peint pas le cauchemar. C’est un bâtisseur de rêves qui
sollicite notre attention par des échappées secrètes vers
d’autres univers.
L’œuvre de Kazimierz Dzyga c’est plus de quarante ans de
carrière et une bonne centaine d’expositions dans les grandes
villes françaises mais aussi étrangères.
Salon d’automne de Bruxelles en 1973, Festival international
de peinture à Osaka en 1982 où il reçoit la médaille d’or.
Artiste invité à Art expo 85 à Tokyo en 1985. Matignon Gallery
à Chicago en 2005. Invité d’honneur de la Biennale
internationale des arts de l’imaginaire d’Arlon en 2007.
Exposition Dali dans l’eau à Wolnzac en 2008, sans oublier
Paris bien évidemment où Kazimierz Dzyga expose tous les deux
ans.
« Depuis plus de quarante ans, chaque jour
j’entraîne ma main à obéir à mon esprit afin de mettre sur la
toile mes visions et mes rêves… »
Kazimierz Dzyga. |