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ANNEES DE PEINTURE
Son imagination est sans limite. Il pourrait être le
petit-fils d'un Jérôme Bosch ou d'un Bruegel.Il nous révèle un univers
inconnu, toile après toile, et met le spectateur en état d'apesanteur,
l'attirant loin de toute réalité, dans un monde où les couleurs chantent
la beauté éternelle.
Avant de devenir un maître de la peinture, kazimierz Dzyga exerce
différentes professions dont celle de barman à Paris, notamment dans un
grand hôtel de la rive gauche fréquenté par des peintres comme Vasarely,
Magritte, Mathieu, et par des écrivains renommés. Cette rencontre du
milieu artistique dans les années soixante, l'entraîne sur la voie de la
peinture. Il l'explore en autodidacte, mais avec une sensibilité à fleur
de peau et connaît le succès dès sa première exposition à Paris dans la
galerie-librairie de Gérard Mourgue.
De 1967 à 2005, Cela fera bientôt quarante ans que Dzyga peint. Ses
premières œuvres sur des toiles improvisées, bois ou carton, tout lui
était bon pour y jeter à bras le corps ses rêves. Peintre du réalisme
fantastico-onirique, les œuvres des débuts se fondent sur des orgies
chromatiques et des délires graphiques psychédélico-boschiens bruyants.
Puis sa palette s'assagit et s'éloigne de ses repères surréalistes pour
gagner doucement les rives du fantastique. L'allégorie quitte la toile. Le
discours se resserre. L'œuvre y gagne un silence propice à la méditation.
Désormais, les figures se raréfient pour laisser la place à des paysages
fantastiques. Ses toiles se consument à petit feu, les nuées de couleurs
d'acier embrasent l'espace. Astres, minéraux, végétaux, feus, eaux
fusionnent, explosent ou rebondissent en cascade.
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