Revue de textes   Text review

                                                                                    

Kazimierz DZYGA

C’est un univers hybride composé d’éléments de natures différentes, qui interprète des formes délicates empruntées au réalisme pour les transposer dans une dimension surréelle, inspirée par l’imaginaire de Kazimierz Dzyga. La minutie d’écriture et l’éblouissante symphonie de couleurs de ce monde aquatique ou atmosphérique, semblent échapper au temps qui passe. L’ambiance, à la fois poétique et étrange, contribue à initier ce climat intemporel éclairé par une sorte de lumière intérieure. Dès lors, libéré des contraintes matérielles, le rêve envahit la composition : c’est fantastique !

T. Sznytka  Juillet – Août 2003

 

 

Kazimierz DZYGA

30 années de peinture

Belle idée de rendre un hommage à Kazimierz Dzyga pour ses trente ans de peinture, même si on peut regretter que la femme qui a inspiré au peintre une large partie de sa production, soit si peu présente dans cette exposition ! Ceci étant, cet hommage permet de (re)mettre en lumière un artiste qui a joué avec le succès et la reconnaissance tel un ludion, sans jamais perdre son talent dans les épreuves.


Polonais d’origine, Kazimierz Dzyga est né en Allemagne le 5 janvier 1945. Venu très tôt en France, après des études techniques, il exerce différentes professions dont celle de barman à Paris, notamment dans un grand hôtel de la rive gauche. L’endroit est fréquenté par des peintres au faîte de leur gloire comme Vasarely, Magritte, Mathieu, et par des écrivains renommés. « Je vois aujourd’hui à la télévision des sommités que j’ai largement servies dans les années soixante. Je me dis que j’ai contribué par mon travail aux poches qu’elles ont sous les yeux ! » Cette fréquentation du milieu artistique l’entraîne sur la voie de la peinture. Il l’explore en autodidacte, mais avec une sensibilité à fleur de peau. Il connaît le succès dès sa première exposition à Paris dans la galerie-librairie de Gérard Mourgue. Au milieu des années 80, il se retire volontairement en Dordogne où il demeure depuis.

De 1967 à 1997, l’évolution de Dzyga est patente. Peintre du réalisme fantastico-onirique, les œuvres des débuts se fondent sur des orgies chromatiques et des délires graphiques psychédélico-boschiens bruyants. Il y jette à bras le corps ses rêves (Slona-Woda). Au milieu des années 70, sa palette s’assagit et s’éloigne de ses repères surréalistes pour gagner les rives du fantastique. Il ne délire plus. Il dit moins, mais mieux, fortement et clairement. L’allégorie quitte la toile. Le discours se resserre. L’œuvre y gagne un silence propice à la méditation. Deux toiles remarquables vont dans ce sens « A l’écoute du silence » (1981) et « Le guetteur » (1981). Cette lente mutation/maturation se réalise au travers de la matière d’une finesse typique et de la couleur. Le bleu s’épanche dans la richesse de ses tonalités contrebalancées simplement par quelques taches de blanc. Par la suite, l’œuvre de Dzyga se cristallise. Les figures se raréfient pour laisser la place à des paysages fantastiques où l’eau, sous forme liquide ou vaporeuse, est omniprésente. La vie, autre que végétale, n’est plus qu’évoquée par quelques traces et quelques lumières artificielles. L’obsession dzyganienne demeure : quelle est la place de l’homme dans la cacophonie des discours ambiants qu’entretiennent ces Tours de Babel minérales qui peuplent ses toiles ? La réponse est au cœur de chacun. Kazimierz Dzyga est un voyageur immobile qui sait nous capter au-delà du tangible.

A.Coudert  Février 1998

 

 

Kazimierz DZYGA

L’errance qui est dans son nom trouve sa traduction dans sa peinture. Kazimierz Dzyga est associé à ces artistes venus, dans les années 50-60, se libérer à l’ouest de l’étouffement qui les menaçait à l’est. Mais ils avaient tant de choses à dire, tant de souffrances à extérioriser, qu’ils commencèrent par profiter des opportunités de la vie. Puis, rassasiés, ils ne trouvèrent plus les images qui traduiraient leur détresse. Alors ils se réfugièrent dans un monde si fantastique que le nôtre finit par s’assimiler au leur. Cette exposition de Dzyga sur ses terres, est l’occasion de découvrir ses nus somptueux qui font le délice des amateurs. « Plus le vent souffle, plus l’homme tient debout », dit un vieux proverbe gitan.

        A. Coudert  Juillet - Août 1998

 

 

N° 82 février 1998

N° 87 juillet - août 1998

N° 137 juillet - août 2003

 

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