Revue de textes   Text review

                                                                                    

Si Kazimierz avait été écrivain, il aurait inventé l’écriture de la couleur, musicien il aurait joué une musique sculpturale sur des corps de femmes tendues comme des harpes. Dans une autre vie il sera tout à la fois, metteur en scène de surcroît.

Christiane La Blancherie 1987

 

Fantastique DZYGA

 

Qui essaie de comprendre la peinture de DZYGA

n’a justement rien compris, tant pis pour la raison qui s’effrite

il faut pénétrer la toile sans souvenir

car sa peinture est un méandre aux chemins définitifs.

Peinture vague qui tangue et roule en ondes de couleurs

une peinture silence où vibrent des cris muets

une peinture incandescence aux feux glacés

la toile appelle un point d’un trait

comme la folie d’un regard.

La réalité déborde de ses limites mais aucun pinceau n’arrête la vie,

tourmente de détails, séisme imaginaire dans sa tête marine

il plane une odeur de vent

de nuages en perdition.

La toile s’abandonne, il y a de la fatalité dans ses paysages

viennent les mots, inutiles,

sa peinture se vit de l’intérieur

en longs voyages au bord du temps.

Christiane LA BLANCHERIE  1982
 

 

RENDEZ-VOUS FANTASTIQUES

 

On peut rencontrer la peinture de Kazimierz DZYGA et aimer à la folie ;
imaginer des monts, là où il y a des merveilles,
reconnaître un horizon dans un lac incandescent
et rêver d'une femme brune ancrée aux rochers de l'infini.

On peut inventer le peintre et le peindre à son tour en bleu bulle
ou rouge amertume, égratigner un ciel jusqu'au coeur
ou le saisir dans un paysage connu.

Un jour, on rencontre l'homme, il est là, au bord de la toile
avec des yeux pleins de regards. Il sourit, s'anime et vibre.
Peut-être l'auriez-vous préféré solitaire et un peu moins vrai ,
peut-être même auriez-vous voulu l'appeler Maître.
Tant pis pour vous mais ce n'est pas son style, il est sincère.
Juste infidèle avec ses toiles par amour.
Celle qu'il achève est sublime
mais l'autre à peine ébauchée l'attire déjà.

Kazimierz ménage l'instant, ce moment chaviré,
intense et parfait.
Ne le prenez surtout pas pour un poète du quotidien.
Il peint l'ailleurs du fond de son être comme une nostalgie.
L'habitude l'abîme et l'étouffe comme un ciel sans nuage.
Il pénètre la vie à pas de loup patient,
apprivoise les fantasmes pour mieux tromper ses rêves.
Ses jardins secrets habitent des refuges partagés.
Il parle la peinture comme d'autres les mots
et s'offre à chaque instant
en souvenir fatal à l'orée du fantastique.

Christiane LA BLANCHERIE  1985
 

 

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